Lo Cèu de Pau et l'ETE à PAU

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En collaboration avec :


FESTIVALS DU SUD

Lundi 26 juillet 2010

21h15

Soirée Folklorique
au Thêatre de la Verdure
à PAU

Avec

En collaboration avec :

  
Ville PAU

ENSEMBLE FOLKLORIQUE
« BALLET LAS AMERICAS »
COLOMBIE

 

Cet Etat, aux ressources potentielles immenses, ne peut encore offrir à ses habitants d’autre devise que : « Si tu vis encore demain, tu auras gagné une bataille ».

Au nord-ouest de l’Amérique du sud, entre océan Pacifique et mer des Antilles, avec ses chaînes de montagnes et sa forêt vierge, l’ancienne Nouvelle-Grenade des conquérants espagnols cherche son équilibre. Au nord, proche du littoral Atlantique, la sierra Nevada de Santa Marta culmine à 5 775 mètres. Dans la montagne, où la roche ressemble aux décombres d’un paysage dévasté, les lacs glaciaires ne reflètent que le ciel. Au pied des hautes chaînes, la géographie s’effondre en lagunes par le delta du fleuve Magdalena sur la côte caraïbe. Tous les paysages d’Amérique latine sont ici rassemblés : l’austère et froid domaine des sierras, les plages du littoral, la jungle amazonienne, les grandes plaines torrides de l’est, les villes coloniales assoupies sous les nuages effilochés et les grandes agglomérations industrielles.

Les Colombiens ne manquent pas d’humour et ne se prennent jamais au sérieux comme le rappelle Doña Mercedes : « Quand Dieu créa la Colombie, il la combla de dons et de bienfaits : plaines chaudes et fertiles, montagnes acérées, rivages éblouissants. Puis il enfouit dans son sous-sol des métaux précieux. Alors, pris du scrupule d’avoir trop favorisé cette terre, il voulut corriger son œuvre et la peupla de Colombiens ! » Et pour se faire pardonner, il inventa le café.

La Colombie, c’est aussi une mosaïque de quarante quatre millions d’habitants. De celle-ci naît une diversité des traits : nez aquilin et fier des conquérants castillans, aristocrates de sang ibérique cultivant l’héritage espagnol, cavaliers des Andes aux yeux bridés, Indiens des forêts ou des montagnes, sombres « palenqueras », descendants des esclaves africains, vêtus de robes bigarrées, chaloupant dans les rues de Cartagena de Indias.

La musique colombienne est profondément imprégnée de rythmes latinos hérités des esclaves arrachés aux côtes africaines, tels ceux endiablés des « cumbias » et des « papayeras ». Ici se mêlent les échos violents des tambours « yorubas », des « marimbulas mandingues ». Alors s’envolent les lancinantes mélopées des polyphonies « bantous » destinées à réveiller les esprits des eaux et de la forêt. De ses origines multiples, elle a gardé un goût immodéré des carnavals et des danses populaires. L’Ensemble folklorique « Ballet Las Americas » en fait son spectacle et la richesse fabuleuse de ses costumes. En résumé, les Colombiens ne sont pas à une contradiction près, eux qui, même en dehors de l’époque du carnaval, Noirs ou Métis, s’enduisent de farine pour ressembler aux Blancs.

Selon Gabriel GARCIA MARQUEZ, prix Nobel de littérature : « L’illusion ne se mange pas, mais elle nourrit ». Voilà qui cadre parfaitement avec ce groupe venu de Bogota, la capitale, dont le nom « Ballet Las Americas » raconte à lui seul la place que ce pays occupe en Amérique du sud.

 


ENSEMBLE FOLKLORIQUE NATIONAL ESQUIMAU
« ERGYRON »
REPUBLIQUE DU TCHOUKOTKA

 

Ce pays étrange, bâti sur la glace, semble « pendu » sur les cartes de géographie, au bout de la Sibérie entre la mer d’Okhotsk et de Béring. Dans ce royaume de steppe et de glace, une partie décisive du jeu politique se joue. En face de l’Amérique, les volcans du tchoukotka surveillent un océan stratégique. En Extrême-Orient, l’ultime frontière russe est balafrée par deux chaînes de montagnes volcaniques dont l’activité est permanente. Les habitants indigènes sont des pêcheurs (saumon, phoque, baleine blanche), organisés en clans matrilinéaires et chamanistes (culte des forces de la nature).

Ce peuple, au nom de rêves et de froid, a longtemps été oublié par l’histoire. Il s’agit pour lui de survivre à tout prix. A l’origine, cette population vient d’une région située quelque part entre l’Asie centrale et la Mongolie. De là, vers 15 000 avant Jésus Christ, profitant des redoux qui ont émaillé la fin de la longue époque glaciaire, une première vague d’hommes préhistoriques avait émigré vers le nord-est de l’Asie, le « pont de Béring ». Depuis, ses habitants, piégés par une histoire récente qui a porté atteinte à leur culture et à leur savoir-faire, étranglés par la crise de la Russie qui les oblige à se débrouiller avec les moyens du bord, défient l’avenir : ils veulent vivre comme avant.

Parmi ces peuples, les esquimaux, habitants de cette terre qui composent l’Ensemble folklorique national « Ergyron », ont fondé de nouveaux campements authentiques et différents du mode de vie que l’on a essayé de leur imposer lors de la période soviétique. Ils retrouvent ainsi les clés de cette culture, que les anthropologues disent de « subsistance », qui fait de la survie dans des conditions extrêmes un remarquable art de vivre. Ainsi, la mémoire des anciens, longtemps ignorée, renaît au quotidien.

« Ergyron » fait revivre depuis 1968, année de sa création, les fêtes d’autrefois. Les jeunes filles portent des robes aux motifs mandchous, mais cousues dans de la peau. Par la danse, les jeunes renouent avec une mémoire. Les danseurs imitent la nature. Leurs danses célèbrent la vie : l’attaque d’un ours, la chasse à la baleine, la naissance d’un enfant, la beauté de l’amour et de la toundra, en particulier dans la danse du « gaga », l’oiseau sacré qui plongea dans la mer et en ramena la terre. Ces danses, comme des prières, sont régies par des codes symboliques. Les danseurs vêtus d’un manteau ou d’une robe en peau de renne et chaussés des « torbosa », bottes traditionnelles avec des semelles de phoque, évoluent au rythme des tambours. Parfois un accordéon jette un pont entre la tradition et un début de modernité.

Juchés sur l’arrondi du pôle nord, les esquimaux communiquent toujours avec les esprits par la danse et la musique. Pendant ce temps, les rennes vénérés par les hommes, recherchent inlassablement leurs lichens et leurs mousses sous la neige. Sur cette terre, l’humanité est rude. La foi des chamans aide les hommes à poursuivre leur long chemin sur la neige.

 

 

Groupe
LO CÈU DE PAU