Rencontre avec Lo Cèu de Pau

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Beroye flou
Darrichon (1849-1887)

 

Beroye flou,qu'anerey sus la prade
Quan lou printems aurat cassat l'hiber.
Jou qu'aymi tan a counfia ma pensade
en m'escoutan,que perfumeras l'èr
En t'espian,quauque cop que sauneji
E dou me cô,s'embole la doulou.
Be sabes pla que loegn de tu m'abeji
Qu'ey tan soufert,qu'ey tan soufert,
O ma beroye flou !

L'estiu darrè,assedut sus l'herbète,
Auprès de tu,bieni m'amoureja.
B'entenes pla lous dous serments d'Annete
La cruelle,que boulè houleja.
Helas,despuch,ma bite qu'ey brisade,
Ere tabé,qu'a bersat quauques plous.
SI bien ta tu,l'ingrate tan aymade
Mesprese-la,mesprese-la
O ma beroye flou !

Nou digues pas a d'aquerre boulàdje
De que m'en boy ta nou pas mey tournà.
Douma mati, que quiti lou bilàdje
Boy essajà de la poude oubligà.
Que tournerey quan poussen les cerises
Reynes dous prats en aquere sesou
Car loegn de tu, qu'ey lou cô qui se'm brise
Dinqu'au printemps, dinqu'au printemps
O ma beroye flou !

 

 

 

 

 

 

 

 

Extrait musical

soliste M. Croutzet - Orchstre champêre

 

 

 

Jolie fleur, j'irai sur la prairie
Quand le printemps aura chassé l'hiver.
Jaime tant te confiermes pensées
En m'écoutant, tu parfumeras l'air.
Quand je te regarde, parfois, je rêve
Et de mon coeur s'envole la douleur.
Tu sais bien que loin de toi je m'ennuie
J'ai tant souffert, j'ai tant souffert
O ma jolie fleur !

L'été dernier, assis sur l'herbe
Auprès de toi, je venais courtiser
Tu entendais bien les doux serments d'Annette
La cruelle qui voulait badiner
Hélas, depuis, ma vie est brisée
Elle aussi a versé quelques pleurs
Si elle vient vers toi, l'ingrate si aimée
Méprise-là, méprise-là
O ma jolie fleur !

Ne dis pas à cette volage
Que je m'en vais pour ne plus revenir
Demain matin, je quitte le village
Je vais essayer de l'oublier
Je reviendrai quand poussent les cerises
Reines des prés en cette saison-là
Car loin de toi, j'ai le coeur qui se brise
Jusqu'au printemps, jusqu'au printemps
O ma jolie fleur !